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The secret crayère

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Liu Bolin révèle l’invisible pour Ruinart

Expert du camouflage depuis 2005 avec sa série Hiding in the City, Liu Bolin s'est immergé au sein de la maison de Champagne Ruinart afin d'imaginer des oeuvres uniques où la performance de l'artiste chinois reste à jamais surprenante et singulière.

Carte blanche

Chaque année, la maison champenoise choisi un artiste à qui elle laisse carte blanche pour réinterpréter son patrimoine et ses cuvées. En faisant disparaître l’humain, Liu Bolin a ainsi su révéler les gestes et le savoir-faire à l’œuvre dans le processus de création du champagne. Par l’invisibilité, il a amplifié l’expertise des femmes et des hommes qui travaillent dans l’ombre.

Et a réussi à mettre en lumière l’harmonie de Ruinart avec la nature, son extraordinaire savoir-faire et l’implication des collaborateurs de la doyenne des Maisons de Champagne.

L’artiste a passé plus de dix jours en résidence au sein de la Maison Ruinart, à Reims, révélant à travers ces images la trace du travail de l’homme. Un travail minutieux où chaque geste a un rôle bien précis. 

L’homme invisible

En 2005, sa première série « Hiding in the City » (se cacher dans la ville) présente un autoportrait de l’artiste immobile et recouvert de peinture, se confondant avec les décombres de son atelier, situé dans le quartier d’artistes rasé par le gouvernement chinois. Une procorrigéation silencieuse où Liu Bolin se rend invisible pour se faire remarquer.

« J’ai décidé de me fondre dans l’environnement. Certains diront que je disparais dans le paysage ; je dirais pour ma part que c’est l’environnement qui s’empare de moi. » 

Depuis, il crée des œuvres mêlant photographie, body art, art optique et sculpture vivante. Cet homme-caméléon pose pendant des heures devant un mur, un paysage ou un monument pour arriver à se fondre dans le décor –  les yeux fermés, sa silhouette à peine visible – avec l’aide des ses peintres-assistants, sans aucun trucage numérique. À la fin du processus de camouflage, il fige la performance grâce à la photographie.

Ses clichés, souvent ludiques, sont également porteurs d’une forte charge symbolique. Caché devant un drapeau, il nous montre comment l’individu se perd dans une identité collective ; noyé dans le rayon d’un supermarché devant des canettes de boissons importées, il dénonce la société de consommation.

Sculpteur, performer et photographe, lui Bolin a souhaité mettre en avant, dans cette série « Reveal the Invisible », le travail des  collaborateurs de Ruinart qui oeuvrent au quotidien, des vignes aux crayères. Il a également réalisé l’habillage d’un coffret  abritant un jéroboam avec une des vestes qu’il utilise lors de ses performances.

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