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Mouth (for l'Oréal) New York, 1986 The Metropolitan Museum of Art, New York, Promised Gift of The Irving Penn Foundation. © Irving Penn Foundation

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Irving Penn s’invite au Grand Palais

Maître de la photographie du XXe siècle, Irving Penn s'est notamment rendu célèbre avec ses portraits réalisés en studio. A l'occasion du centenaire de sa naissance, le Grand Palais lui rend hommage à travers de nombreux tirages photographiques, ainsi qu'une sélection de ses dessins et peintures.

Une rétrospective qui retrace soixante-dix années de carrière

Cette exposition offre une vision complète de l’ensemble des sujets majeurs du travail d’Irving Penn: la mode, les natures mortes, les portraits, les nus, la beauté, les cigarettes et les débris. Issu d’une formation aux beaux-arts, il développe un corpus d’images marqué par une élégante simplicité, un certain goût pour le minimalisme et une rigueur remarquable, du studio jusqu’au tirage auquel Irving Penn accorde un soin méticuleux.

L’exposition s’ouvre sur les premières natures mortes en couleur que l’artiste a photographiées pour Vogue à partir de 1943, précédées par des scènes de rue à New York et des images du sud des Etats-Unis, du Mexique et de l’Europe.

De la rue au studio, il n’y a qu’un pas pour le photographe

Après la guerre, le travail de Penn se déplace de la rue au studio, qui devient le lieu exclusif de ses prises de vues pendant toute sa carrière. En 1947, il réalise pour le magazine Vogue des portraits d’artistes, écrivains, couturiers et autres personnalités du monde de la culture, de Charles James et Salvador Dali à Jerome Robbins, en passant par Spencer Tracy, Igor Stravinsky et Alfred Hitchcock. Envoyé à Paris en 1950, toujours pour le magazine Vogue, Irving Penn est révélé comme véritable maître du portrait de mode, produisant quelques-unes des plus grandes icônes photographiques du XXe siècle.

Beaucoup sont des études de Lisa Fonssagrives-Penn, la femme et muse de l’artiste, portant des modèles haute-couture des années 1950. C’est d’ailleurs à cette époque que le photographe est fortement demandé. Il continue à réaliser des portraits pour le célèbre magazine de mode que l’on peut qualifier de classiques: Picasso, Jean Cocteau ou encore Colette.

Au-delà de ses célèbres portraits, il y a aussi la vie de tous les jours et les gens ordinaires

En décembre 1948, Irving Penn voyage jusqu’à Cuzco au Pérou, où il photographie les habitants et les visiteurs venus en ville pour les festivités de fin d’année. Ses enfants de Cuzco sont devenus un chef-d’oeuvre de l’histoire de la photographie. Parallèlement à son voyage à Paris, le photographe immortalise les Petits Métiers à travers une série de portraits qui puise ses racines dans une tradition établie en gravure depuis des siècles et qu’il continue à Londres et New York.

Entre 1967 et 1971, Irving Penn a voyagé pour Vogue dans le Pacifique et en Afrique. Il en ressort des portraits faits notamment au Dahomey (le Bénin), en Nouvelle-Guinée et au Maroc . Là, Penn procédait à ses prises de vue dans un studio itinérant, aménagé dans une tente qu’il avait lui-même conçue et avec laquelle il voyageait.

Irving Penn a également photographié les détritus, l’éphémère, le processus de désintégration. Les rebuts, blocs de métal, éléments de la rue et autres débris démontrent l’intérêt constant du photographe pour les natures mortes, depuis ses premières images jusqu’à la fin de sa carrière.

La dernière partie de l’exposition est consacrée aux dernières photographies de mode et aux portraits de sa maturité, incluant des personnalités comme Tom Wolfe, Truman Capote, Alvin Ailey, Ingmar Bergman et Zaha Hadid.

Irving Penn au Grand Palais, jusqu’au 29 janvier 2018.

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